Il y a les jeux auxquels on joue pour eux-mêmes; leur éclat incomparable opère dès qu’on les place sur la table. Ce sont des jeux brillants, éblouissants, exaltants. L’expérience qu’ils offrent, vive, colorée, est rare, totalement étrangère à nos expériences habituelles. Ils nous fascinent, nous ébranlent, nous hypnotisent presque.
Des jeux tout en feux d’artifice. Des jeux d’artifice.
Puis il y a les jeux plus discrets, qui se livrent avec retenue. Peu à peu. Au fur et à mesure qu’on s’en approche, qu’on s’y investit. Les jeux historiques sont de ceux-là qui, comme une lampe, offrent une lumière plus restreinte, mais constante. La clarté diffuse de la lampe est indirecte, reflétée sur et par ce qui l’entoure. Le plus grand attrait de ces jeux n’est pas en eux-mêmes, mais dans les situations, les personnages, les événements – et les autres joueurs – qu’ils illuminent, qu’ils révèlent, qu’ils nuancent. Au point où on a parfois l’impression que, même familiers, on les voit pour la première fois.
Devant le spectacle époustouflant des feux d’artifice, on s’arrête et on regarde. Il n’y a pas grand-chose d’autre à faire… que d’être époustouflé.
On ne s’arrête jamais devant une lampe pour la regarder luire. Immédiatement notre regard se porte sur les alentours, qu’elle soutire à l’obscurité et permet de mieux voir. On trouve ses repères et on se tient, orienté, prêt à agir.
Les jeux sont comme les œuvres, et comme les gens. Certains brillent, d’autres éclairent.
Ce sont rarement les mêmes.
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