Quand un jeu de qualité n’est plus disponible, la Loi de Vasel nous recommande d’attendre son retour sur le marché. Plutôt que de l’acheter à prix fort.
C’est un conseil peut-être moins difficile à suivre dans le cas d’un jeu en attente de réimpression (ou entre deux tirages; BP: between prints) que dans celui d’un jeu vraiment épuisé (OOP: out of print). Mais pas toujours. Et puis d’abord ce n’est pas toujours facile de faire la différence entre les deux.
L’industrie du jeu de société présente des particularités par rapport à d’autres industries culturelles comme celle du livre.
Les tirages sont petits. Il n’est pas rare de voir un livre tiré à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. La taille moyenne des tirages de jeux est entre 3,000 et 5,000 exemplaires. Ils peuvent donc s’écouler rapidement.
Les délais de production sont importants. Un jeu est plus complexe et plus long à produire. Par exemple, la fabrication des composants d’un même jeu (plateaux, cartes, pions et cubes en bois, figurines en plastique, emballage) peut être confiée à plusieurs compagnies différentes, situées un peu partout sur la planète.
Ce qui fait qu’un jeu populaire, même réimprimé plusieurs fois, peut n’avoir été disponible, en tout, que quelques semaines sur plusieurs années.
Ce qui distingue un jeu en attente d’impression d’un jeu épuisé n’est pas la longueur de la période durant laquelle il n’est pas disponible, mais l’intention ou la capacité de l’éditeur de le réimprimer.
Les éditeurs s’empressent d’ailleurs habituellement de signaler leur intention de réimprimer un titre épuisé. Parce que, selon Stephen Buonocore, président de Stronghold Games, c’est dans les trois mois suivant sa parution qu’un jeu réussit ou échoue commercialement.
Après, l’oubli le guette.
Références et autres ressources
- Taille des tirages, sur Boardgamegeek
- Fréquence des tirages, sur Reddit
- Délais de production, Board Game Insider Podcast, épisode 14
- Réimpressions, Board Game Insider Podcast, épisode 25
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